Peur des examens

« Si j’échoue encore une fois, je serai renvoyé de ma formation »

Partiels, baccalauréat, permis ou encore entretiens d’embauche… Les situations d’examen peuvent se muer en des obstacles presque insurmontables.

Par Marlène Thomas Publié le 18 janvier 2018 sur Rue89

La gorge serrée, l’estomac en bataille, les tremblements, la respiration saccadée. C’est l’état dans lequel vous êtes arrivé aux épreuves du bac, à votre premier entretien d’embauche ou encore au permis de conduire. Être stressé avant ce genre d’événements importants est tout à fait banal et peut même s’avérer stimulant. Toutefois, la peur des examens peut aussi devenir une véritable angoisse, voire une phobie, paralysante. Dans leur sommeil, ces gens repassent le bac. C’est angoissant, mais ce n’est pas grave. Les oraux ou encore les examens pratiques sont souvent encore plus redoutés. Se retrouver devant un examinateur, avec le risque de ne pas être compris, de paraître ridicule, fait monter la tension.


Grand frère surdoué

Arnaud*, 23 ans, redouble sa deuxième année d’études d’infirmier à Verdun. « Le manque de confiance en moi est le facteur principal de mon angoisse. J’ai souvent été rabaissé dans ma jeunesse et j’ai souvent souffert de la comparaison avec mon grand frère surdoué. » Cette peur, apparue lors de son entrée au collège, le suit toujours aujourd’hui. Toutefois, jusqu’à récemment, le jeune homme avait toujours réussi ses examens les plus importants comme son bac littéraire, grâce, notamment, aux épreuves écrites. « Mais à mes oraux principaux, j’étais tellement stressé que j’ai fait des hors-sujets. Je devais aussi constamment prendre un second t-shirt car l’excès de sudation était omniprésent. » Mais il y a peu, Arnaud a dû redoubler sa deuxième année d’études, n’ayant pas réussi à valider, au bout du quatrième essai, son épreuve de préparation de pose de perfusion. « Cet examen, je le traîne depuis la première année sans l’avoir réussi une seule fois et si j’échoue encore cette année, je serai renvoyé de mon centre de formation. »


Pression de l’horloge

Chronométrée, supervisée de très près par un formateur, cette épreuve se déroule simultanément avec deux autres étudiants.  « J’ai peur de voir que les autres ne font pas pareil, qu’ils sont en avance, et il y a la pression de l’horloge ! Je la loupe à chaque fois à cause d’un oubli dans le calcul ou d’une faute d’inattention. » Ne pouvant pas compter sur le soutien de sa famille, « pour qui l’échec n’est pas toléré », l’étudiant allait jusqu’à récemment chez un psychologue et prend quotidiennement des anxiolytiques. En plus de la préparation de pose de perfusion, Arnaud n’a pas validé tous ses stages obligatoires. La pression trop forte l’a obligé à les arrêter à deux reprises. « Je pense très clairement que je n’aurai jamais mon diplôme si je n’arrive pas à vaincre mes angoisses. » Conscient de ses difficultés, il se laisse la possibilité de laisser la formation de côté pour un temps et de recommencer plus tard.


Spasmophilie

Emeline, 21 ans, étudiante en troisième année d’ergothérapie à Bruxelles, connaît une situation assez similaire depuis son entrée dans l’enseignement supérieur. Elle a dû redoubler sa première année d’études à cause de trop nombreux échecs, engendrés par ses angoisses. « Lors d’un oral de communication, aucun mot ne me venait. Pendant l’examen de la piscine, j’ai aussi fait une crise de spasmophilie, les maîtres-nageurs ont dû me sortir de l’eau. C’était un désastre. » Depuis sa première année, l’apprentie ergothérapeute n’arrive pas non plus à valider son examen d’anatomie. « Je l’ai passé cinq fois sans succès. Si à la session d’août, je ne l’ai toujours pas, je devrai refaire une année. » Se retrouver paralysée dans ces situations est nouveau pour Emeline. Lors de son bac, elle était plutôt sereine. « La différence est que je savais au moment du bac que j’avais encore quelque chose après. Désormais, c’est le monde du travail qui m’attend. » 


Peur de l’échec

La jeune femme a dû souscrire à un prêt étudiant pour financer ses études et son logement. Échouer n’est donc pas une option pour elle. Patrice Huerre, psychiatre-psychanalyste, spécialiste des adolescents et jeunes adultes, précise : « Derrière la peur de l’échec, il y a pour un certain nombre de personnes la peur de décevoir les personnes qui comptent pour elles, leurs parents, leurs enseignants, de ne pas être à la hauteur des attentes qu’ils imaginent. Elles craignent aussi que leur image, celle qu’elles donnent d’elles ou qu’elles ont d’elles-mêmes, soit atteinte. Elles ont donc un niveau d’exigence parfois invalidant. » A contrario, d’autres personnes ont peur de réussir. « Le sujet peut avoir peur de dépasser le niveau d’études atteint par ses parents. Il en a envie et en même temps au moment où ça doit se profiler, tout d’un coup ça paraît un peu vertigineux. Au contraire, d’autres craignent de n’être jamais aussi bien qu’eux. » Dans le cas du bac ou d’autres diplômes menant à une insertion professionnelle, le passage à l’âge adulte peut être ce qui pose problème. « Ce sont des seuils symboliques qui marquent la fin d’une époque et la possibilité d’une autre. Selon le niveau d’inquiétude que l’on a, ça peut peser lourd. « Accéder possiblement à un stade plus grand d’autonomie peut inquiéter un certain nombre de jeunes qui stagneront au niveau où ils en sont. C’est inconscient, ils veulent absolument réussir et en même temps tout se passe pour qu’ils n’y parviennent pas. »


Permis maudit

Ces angoisses des examens paralysantes ne se limitent pas au milieu scolaire et peuvent apparaître dans toutes les situations dans lesquelles les personnes sont jugées. Pour Anna Louise, 24 ans, graphiste, le problème s’est posé pour passer le permis de conduire. « J’ai mis quatre ans à le passer. J’ai mis du temps à vraiment me dire que je pouvais y arriver, que je ne blesserais ou tuerais personne. Je n’avais pas confiance en mes capacités. Mes parents avaient beaucoup insisté pour que je le passe, au bout d’un moment, vu que je n’y arrivais pas, ça me rendait presque dingue. » Son père était assez virulent, mais Anna Louise pouvait tout de même compter sur le soutien de sa mère, qui n’a jamais essayé d’apprendre à conduire, traumatisée par sa première expérience sur un parking. La graphiste a également été marquée par ces moments de fort stress, d’autant plus que ses deux premiers moniteurs ne l’ont pas rassurée. « L’un d’eux me donnait des angoisses atroces avant d’aller conduire. Si je ne démarrais pas dès que le feu passait au vert, il me hurlait dessus. »


Stratégie de l’évitement

Pour Emilie*, 18 ans, en première année de fac de cinéma à Bordeaux, la peur des examens touche à la fois le milieu scolaire et professionnel. Cet été, l’étudiante avait trouvé le petit boulot idéal : filmer la vie d’un camping, monter des vidéos et les poster sur les réseaux sociaux. Mais trop angoissée à l’idée de passer l’entretien d’embauche, elle a préféré abandonner. « Le jour-même, une heure avant, j’ai dit à ma mère ‘ne m’y emmène pas, je veux pas y aller, je peux pas’. Je les ai appelés et je leur ai dit d’annuler en donnant une fausse raison. »

* Certains prénoms ont été modifiés. 

L’hypnose permet à la personne angoissée de se doter d‘une meilleure confiance en elle et d’être en capacité de se créer une bulle autour d’elle qui la rendra imperméable à tout stress devant un professeur ou tout autres situations…
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