STRESS AU TRAVAIL

STRESS AU TRAVAIL

Un salarié sur deux et deux cadres dirigeants sur trois disent régulièrement subir du stress au travail ! Oui, mais alors : quelles sont les conséquences directes sur la santé ?

Charge de travail trop lourde, poids de l’organisation, mais aussi pression de la hiérarchie, le dernier baromètre Cegos* publié sur le sujet en décembre dernier dévoile ainsi que 54% des salariés « subissent un stress régulier » dans leur travail tout comme 66% des managers. Est imputé à cet état (le mal du siècle ?), plusieurs facteurs, « la charge de travail », étant le critère le plus régulièrement cité (environ une personne interrogée sur deux). Reste aussi que pour 37% des salariés et 31% des DRH, le stress est aussi lié à « un manque ou une mauvaise organisation du travail » tandis que le « manque de soutien » et un « sentiment d’isolement » expliquent aussi leur mal-être.


Stress au travail : quelles conséquences ?

« La pression exercée par la hiérarchie » figure parmi les bêtes noires des travailleurs. Plus inquiétant, peut-être, il semblerait que ce critère soit monté en flèche, ces dernières années ! Oui, mais alors, dans les faits, quelles sont les conséquences de ce surmenage ; le risque de burn-out est-il prégnant ? Pour 60% des salariés et 65% des managers, ce niveau de stress a, en effet, un impact négatif sur leur santé, avec à la clé, un risque réel de dépression. Ainsi, un quart à un tiers des interrogés, déclarent que leur travail leur a déjà causé des « problèmes psychologiques graves ».

Charge de travail trop lourde, poids de l’organisation, mais aussi pression de la hiérarchie : 54% des salariés « subissent un stress régulier » dans leur travail tout comme 66% des managers

Et ce n’est pas Jean-Denis Budin, président du CREDIR Research Institute qui dira le contraire. En février dernier (2017), le co-fondateur de l’association d’aide aux dirigeants et cadres d’entreprise en état d’épuisement physique et mental, publiait avec son équipe le livre « Ne vous tuez plus au travail »**. Au fil des pages, des témoignages, véritables cris d’alerte sur les dangers du surmenage professionnel.


Burn-out, dépression, mais aussi rupture d’anévrisme…

Selon l’expert, le surmenage professionnel serait trop « mésestimé, voire nié  » parce qu’il est la somme de cas individuels et qu’il y a une « difficulté incontestable » à en distinguer les facteurs professionnels et personnels. Pour preuves, les situations décrites de façon anonyme dans l’ouvrage  racontant, tour à tour, l’histoire d’un brillant ingénieur terrassé par une rupture d’anévrisme à force de travailler 90 heures par semaine ou encore, celle de ce patron de PME à la trésorerie exsangue, s’étant tué au volant après avoir appris un nouvel échec de commandes. Ou encore, celle d’une victime d’AVC, touchée après des mois de pression de la nouvelle direction… Pour l’enseignant-chercheur et son équipe, l’explication de ces maux viendrait de qu’ils appellent un « syndrome des 3S : suractivité, stress prolongé, sommeil insuffisant ». Ainsi, l’ouvrage entend démontrer un lien entre les « 3S » et des maladies physiologiques, en particulier des dysfonctionnements du cerveau, « grand oublié de la santé », selon les auteurs qui s’appuient sur l’analyse de professionnels de la santé et les recherches en neurosciences.


Etes-vous au bord du burn-out et même pire ?

Les neurosciences, en effet, ont permis une importante avancée dans la compréhension du cerveau et de ses mécanismes. Ainsi, différentes régions cérébrales sont intrinsèquement liées à nos émotions et réactions, et par conséquent à notre gestion du stress. Sans parler des territoires reptiliens associés à l’instinct de vie et de survie, à ce qui rend l’être  « calme » ou « stressé ». Dès lors, quelles sont les précautions à prendre ? Et puis, surtout, pouvons-nous aller à l’encontre de ce que notre cerveau nous « dicte » ? « Connais-toi, toi même », disait Socrate. Comprenez ici : cherche en toi pour trouver la sagesse.

Les neurosciences, en effet, ont permis une importante avancée dans la compréhension du cerveau et de ses mécanismes. Ainsi, différentes régions cérébrales sont intrinsèquement liées à nos émotions et réactions, et par conséquent à notre gestion du stress

Pas toujours facile en situation de détresse profonde, voire impossible pour certains. Pour autant, des solutions existent au premier rang desquelles : le repos, une meilleure hygiène de vie, le suivi thérapeutique sous hypnose, le retour progressif au travail, voire l’aménagement du poste selon les besoins. Encore faut-il poser un diagnostic, et savoir si oui ou non, on est concerné. Et en matière de burn-out, impossible, vraiment, de trouver des chiffres fiables : quand l’Institut de veille sanitaire (InVS) évoque 30 000 personnes concernées, l’enquête nationale «Parlons travail» de la CFDT (2017) parle, elle, de 36% d’actifs ayant déjà fait un burn out au cours de leur carrière, et même de 54% chez celles actuellement au chômage !

Est-ce à dire que le syndrome est difficile à établir et peut passer inaperçu, être diagnostiqué à tort ou encore être traité de façon inadéquate ? Pour la Haute Autorité de Santé (HAS), le réponse est oui, recommandant alors une prise en charge individuelle.


Reconnaître les symptômes du surmenage

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le burn-out se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». S’ensuivent, forcément, des symptômes tels que la baisse de motivation, la perte de confiance en soi ou encore de l’anxiété, et un certain sentiment de vulnérabilité. Dans les cas les plus graves, le travailleur peut se trouver dans un état physique et psychique tel qu’il ne peut pas poursuivre son activité. Attention toutefois à ne pas confondre dépression et burn out : si le surmenage au travail peut, en effet, conduire à un état dépressif, sa cause initiale demeure l’activité professionnelle. Pour Patrick Mesters, neuro-psychiatre, directeur de l’Institut européen pour la prévention et la recherche sur le burn-out « la plupart des personnes concernées ne s’en plaignent pas. C’est souvent l’entourage qui tire la sonnette d’alarme et heureusement car le burn-out relève du diagnostic médical : l’irritabilité, l’hypersensibilité émotionnelle, l’agressivité, les troubles du sommeil en sont des signes forts. »

S’ensuivent, forcément, des symptômes tels que la baisse de motivation, la perte de confiance en soi ou encore de l’anxiété, et un certain sentiment de vulnérabilité.


Mais alors, comment peuvent agir les entreprises ?

A la question, les entreprises ont-elles conscience de ce que l’on a tendance à appeler « le mal du siècle » professionnel ? Pour Patrick Mesters, « la prise de conscience dépend évidemment des employeurs. Certaines entreprises vont considérer le problème sous la pression des syndicats ou des comités de santé et d’hygiène. D’autres parce que les conflits et les absences répétées mettent en péril la productivité et le climat. D’autres encore pour se conformer à la législation qui prévoit l’évaluation des risques professionnels. Et, il y a celles qui s’en préoccupent par idéal et humanisme. »

Pourtant, certaines actions simples pourraient permettre de venir en aide aux travailleurs, permettre de libérer la parole, et même de prévenir leur chute

Reste que si le sujet est sur toutes les lèvres, dans les faits, peu de Directions s’impliquent vraiment. Pourtant, certaines actions simples pourraient permettre de venir en aide aux travailleurs, permettre de libérer la parole, et même de prévenir leur chute : « Il est essentiel de travailler sur la motivation des gens et de mettre en place un réseau de vigilance afin de détecter les signes avant coureurs et d’anticiper en accompagnant le salarié. Il faut aussi former les responsables d’équipe au « management durable », c’est-à-dire leur apprendre à adopter la bonne posture », poursuit Patrick Mesters.

Alors, si les salariés doivent apprendre à « s’écouter » et à « se connaître », les employeurs doivent, eux, mieux cultiver la reconnaissancerespecter la vie privée et professionnelle, et savoir répartir la charge de travail, chaque fois que nécessaire… En prenant en considération le burn-out, l’entreprise y gagnera forcément : moins de stress, mois d’absentéisme, des collaborateurs mieux dans leur peau et des défenses immunitaires renforcées !


*Baromètre de l’organisme de formation professionnelle Cegos portant sur des entreprises de plus de 100 salariés.

** « Ne vous tuez plus au travail ! », de Jean-Denis Budin – Editions Leduc


10 conseils pour apprendre à se ménager

– Faire du sport (minimum 2 fois 45 mn/semaine);

– Manger équilibré (et boire beaucoup d’eau);

– Trouver l’équilibre vie privée/vie professionnelle;

– Cultiver son réseau social;

– Gérer son sommeil;

– Apprendre à dire « NON » au « truc » qu’il ne faut pas;

– Aller à l’essentiel (vivre mieux avec moins);

– Apprendre à déléguer (sortir le nez du guidon);

– Faire des pauses dans la journée et dans l’année (loisirs en semaine et partir en vacances);

– Donner du sens à sa vie en servant une cause, en ayant une conviction

– Si tout cela ne fonctionne pas : prenez rendez-vous avec un hypnothérapeute

PAR VANESSA BERNARD – Observatoire de la santé


 

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