Vagin trop serré, étroit : cause, est-ce normal, que faire ?

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Pénétration difficile, gêne pour mettre un tampon pendant les règles…  D’où vient cette sensation de vagin trop serré, trop étroit ? D’un problème anatomique ? D’un blocage psychologique ?

Vagin trop serré, trop étroit, pénétration difficile pendant l’acte sexuel, impossibilité de mettre correctement un tampon pendant les règles… D’où peut venir ce problème rapporté par certaines femmes ? De leur anatomie ? De blocages psychologiques ? Le point et les conseils des Drs Marie-Laure Brival et Sylvain Mimoun, gynécologues.

D’où vient cette impression de vagin trop serré ?

« C’est la contraction ou la décontraction du vagin qui donne cette impression de vagin serré » explique d’emblée le Dr Marie-Laure Brival. La difficulté d’intromission (du pénis ou d’un tampon) est lié au muscle qui ferme ce vagin : le périnée. « Toute sensation de rétrécissement est liée à la contraction du muscle périnéale, une contraction réflexe liée à la peur de la pénétration. »

Est-ce un problème anatomique ?

« Non, répond le Dr Marie-Laure Brival. La sensation de vagin trop serré ou trop étroit n’est pas en rapport avec une réalité anatomique sauf en cas de malformations congénitales qui rétrécissent ce conduit mais cela est exceptionnel. » Le vagin est un cylindre virtuel dont les parois sont accolées. « Ce n’est pas un trou béant, les tissus se touchent et ce n’est qu’à l’intromission de quelque chose comme un tampon ou le pénis que ce vagin va s’ouvrir » poursuit la gynécologue. Pour rappel, le vagin mesure à peu près 10 à 14 cm de long sur 2 à 3 cm de large. Son entrée avant les premiers rapports sexuels est close par l’hymen. « Le vagin est un organe extrêmement extensible, la preuve en est, la tête du bébé de 10 cm (de diamètre) passe au moment de l’accouchement. »

D’où vient la sensation de vagin serré lors du premier rapport ?

La sensation de vagin serré peut survenir lors du premier rapport sexuel mais elle ne vient pas du vagin. « C’est soit la résistance de l’hymen, soit la contraction du muscle périnéale réflexe car liée à la peur de la pénétration, explique la gynécologue. Si les deux sont associés, aucune pénétration n’est possible.

Comment savoir s’il s’agit de vaginisme ?

Quand l’appréhension de la pénétration est trop forte « on peut friser le vaginisme » prévient la spécialiste. En cas de vaginisme c’est-à-dire de contracture extrême du muscle périnéale, la pénétration du pénis est impossible. « Le vrai vaginisme est assez exceptionnel » rassure la gynécologue. Il peut survenir à tout âge chez des femmes qui n’arrivent pas à dépasser leur appréhension de la pénétration pour des questions éducatives, culturelles ou à cause d’un traumatisme. « Si elles sont contractées et qu’elles forcent pendant l’acte, elles ont mal donc il ne faut pas insister. Le vaginisme interdit toute pénétration dans la durée et demande une prise en charge médicale. »

Vaginisme : c’est quoi, symptômes, solutions

Le vaginisme est un trouble sexuel qui concerne 1% des femmes et qui représente 6 à 15% des consultations en sexologie selon le CNGOF. En cas de vaginisme, la pénétration sexuelle est totalement impossible.

Face à une sensation de vagin serré ou étroit qui persiste, il y a deux choses à faire : surmonter sa peur de la pénétration et consulter un médecin si vraiment ça persiste afin qu’il procède à un examen gynécologique.

Pour surmonter sa peur de la pénétration,

il faut déjà partir à la découverte de son corps. Savez-vous où est votre clitoris ? Votre vagin ? Comment est-il fait à l’intérieur ? « Beaucoup de femmes ne connaissent pas leur anatomie » constate le Dr Brival qui regrette qu’il n’y ait plus aujourd’hui de cours d’éducation sexuelle : « Il faut apprendre aux jeunes filles que la sexualité est un phénomène normal et qu’il est important d’apprendre à découvrir son corps » insiste-t-elle. Cette découverte peut se faire par exemple en regardant son appareil génital avec un miroir. Pour les femmes qui appréhendent la pénétration, « l’objectif est d‘arriver à se mettre elle-même un doigt dans le vagin. Si elles y arrivent, elles auront moins peur que si c’est quelqu’un d’autre qui le fait comme le médecin lors d’un examen ou leur partenaire pendant le rapport » poursuit le Dr Sylvain Mimoun.

La découverte du corps passe aussi par la masturbation « encore taboue pour les femmes » constate le Dr Brival. Or « le plaisir est le meilleur antidouleur, rappelle le Dr Mimoun. Les femmes doivent savoir se donner du plaisir elles-mêmes. Elles peuvent commencer la masturbation en dehors du rapport et l’utiliser éventuellement pendant le rapport, par exemple en stimulant leur clitoris en même temps que la pénétration. En se mettant ainsi sur la voie du plaisir, elles oublient la voie de la peur« . La masturbation peut aussi être appréhendée en utilisant des sextoys comme le godemichet dédié à la stimulation du vagin.

► Si la peur de la pénétration persiste, que c’est douloureux, il faut consulter.

« Un examen chez un professionnel, un(e) gynécologue ou un(e) sage-femme qui va pouvoir dire que tout est normal permet d’être rassuré sur son intégrité anatomique » explique le Dr Brival. La prise en charge peut aussi être fait par un hypnothérapeute: « Cela permet de remonter à l’origine, est-ce que c’est culturel ? Religieux ? Post-traumatique ? Et d’apaiser ces femmes pour les amener à une décontraction du muscle périnéal. »   Merci aux Drs Marie-Laure Brival, auteur du livre « SOS Contraception » et Sylvain Mimoun auteur du livre « Le sexe pour les Nuls » aux Editions First. ©sante.journaldesfemmes.fr

RDV CHRISTOPHE TESSIER PARIS 7

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