Nos émotions s’expriment par notre corps (par exemple : l’estomac noué, les jambes flageolantes, la poitrine serrée, la chaleur aux joues…). La prise de conscience des signaux que notre corps nous envoie est donc la première étape vers la guérison de l’enfant intérieur.
C’est seulement au moment où nous savons reconnaître ce qui provoque en nous malaise ou bien-être que nous pouvons commencer à faire des choix conscients.
On peut rapprocher cette idée de celle de satiété : si on ne reconnait pas la sensation d’être rassasié, on continue à manger jusqu’à se rendre malade, jusqu’à souffrir.
Cette première étape consiste à reconnaître que vous avez un Enfant en vous et qu’il vous parle par l’intermédiaire de votre corps. Soyez attentif et disponible comme lorsqu’un enfant tire sur votre jupe ou sur votre jambe de pantalon, sauf que c’est en vous que cela se passe. – Margaret Paul
En résumé : Reconnaître -> se relier aux émotions de l’enfant intérieur; accepter de ressentir la douleur sans la juger ou la minimiser.
Une fois nos émotions reconnues et acceptées, nous avons le devoir d’y répondre dans une intention d’apprendre et de grandir. Cela suppose un réel désir d’entendre la voix de notre enfant intérieur : être intéressé et être empathique.
Deux conditions sont nécessaires :
– Croire en la légitimité de ses sentiments
On ne peut pas prendre conscience de ce qui se passe en nous tant que l’on a peur (d’être mauvais/nul/jugé/rejeté/pris en faute…) ou que l’on a honte. Tant qu’on a peur ou honte, on se retranche ou on se défend au lieu de s’ouvrir et d’accueillir de nouvelles informations sur soi.
Tant qu’on (l’adulte) juge et méprise, l’autre (l’enfant intérieur) se tait et se renferme sur sa souffrance. Il n’y a pas d’espace d’amour et de réparation possible.
– Accepter de ressentir la souffrance
Margaret Paul écrit : C’est en prenant contact avec la souffrance au plus profond de nous que nous pourrons remonter aux événements de notre enfance d’où nous avons conclu que nous sommes mauvais, fautifs, indignes d’amour ou incapables, autant de croyances génératrices de honte.
Cette étape nécessite de nous comporter avec notre enfant intérieur comme on le ferait avec n’importe quel enfant qui souffre :
– qu’est-ce qui se passe ?
– que ressens-tu ?
– de quoi as-tu besoin ?
– quelles en sont les causes ?
En résumé : Réagir en adulte aimant -> se prendre en charge; porter son attention vers l’intérieur; interroger l’enfant intérieur dans une intention positive de croissance.
Entamer le dialogue avec son enfant intérieur : par où commencer ?
Margaret Paul propose plusieurs types de situations dans lesquelles engager une dialogue avec l’enfant intérieur :
– dans la vie de tous les jours (quelle couleur as-tu envie de porter ? où voudrais-tu partir en vacances ? quel genre d’activités créatives voudrais-tu avoir ?…)
– en cas de conflits ou d’événements douloureux (je sais que tu es en colère et j’aimerais savoir pourquoi ? que s’est-il passé pour que tu aies honte ? que puis-je faire pour toi ? que ressens-tu par rapport à… ?)
– pour retrouver des souvenirs ou des croyances (est-ce que quelque chose en ce moment te rappelle un souvenir ancien ? est-ce que cette personne te rappelle papa/ maman ? as-tu besoin d’être tenu dans les bras pendant que tu revis cette souffrance ?)
Ecouter l’enfant intérieur avec des oreilles d’adulte non jugeant :
– quels sont les sentiments ? les émotions ?
– quels sont les croyances ?
– quelles sont les peurs ?
– quels sont les besoins ?
– uelle est la demande ?
Comprendre comment agir en tant qu’adulte aimant
– est-ce que je contribue à perpétuer ces croyances/ peurs/ sentiments désagréables ?
– si oui, comment y mettre en terme ?
– comment intervenir avec amour ?
En résumé : Dialoguer avec l’enfant intérieur -> l’adulte aimant pose des questions pour explorer les sentiments, les besoins et les croyances de l’enfant; l’enfant répond sincèrement; l’adulte écoute et répond sans porter de jugement.
Cette quatrième étape consiste à se relier à sa conscience supérieure et à lui demander de l’aide pour reconnaître la réalité des choses et savoir comment agir.
Qu’est-ce que la conscience supérieure ?
Notre conscience supérieure est notre vrai moi, ce que nous sommes fondamentalement.
Dans son livre, Margaret Paul envisage l’ego comme la personnalité construite (le “faux moi”) basée sur les croyances de l’individu et l’insécurité affective qu’elles engendrent.
Quelles questions poser à la conscience supérieure ?
– Quelle réalité se cache derrière cette croyance qui me limite ou me fait souffrir ?
– Que puis-je faire pour corriger cette croyance ?
– Comment puis-je agir avec amour dans cette situation ?
– De quoi mon enfant intérieur a-t-il besoin pour se sentir aimé de moi à cet instant précis ?
– Les réponses ne viendront peut-être pas immédiatement mais prendront du temps à mûrir, à s’élaborer. Le chemin de la compréhension peut être plus ou moins long mais elle viendra à coup sûr une fois les bonnes questions poser.
En résumé : S’élever vers une conscience supérieure -> interroger : quelle est la réalité ? comment agir avec amour ?; écouter : intention de croissance spirituelle et volonté d’entendre la réponse.
Cette étape consiste à poser des gestes aimants qui réconcilieront les pensées de l’adulte avec les besoins de l’enfant intérieur.
Ces actes sont courageux car ils requièrent souvent de remettre en cause ce qu’on a cru toute notre vie, de prendre des risques dans certaines relations.
Personne au monde ne peut faire à notre place ce que nous devons faire pour nous-même. La réponse est en soi.
Ces gestes aimants recouvrent deux plans :
– intérieur (parler à l’enfant intérieur et lui expliquer la vérité qui se cache derrière ses croyances)
– extérieur (changer notre comportement envers les autres et notre attitude dans certaines situations)
Le fait d’agir prouve l’intention d’amour de votre Adulte et confirme à l’Enfant qu’il est digne d’amour et qu’il vaut la peine que vous preniez soin de lui. De plus, le fait d’agir rehausse votre estime de vous et déclenche les conséquences positives. – Margaret Paul
Les conséquences positives sont :
– pour l’adulte : un profond sentiment d’unité et de puissance, la jouissance de se prendre en charge
– pour l’enfant : l’impression nouvelle d’être libre et en sécurité, la confiance en sa propre valeur.
En résumé : Agir avec un comportement aimant -> adulte agit en parent aimant et bienveillant envers son enfant intérieur en intégrant les besoins de ce dernier.
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Pour aller plus loin, vous pouvez lire le livre Renouez avec votre enfant intérieur de Margaret Paul (éditions Le Souffle d’Or). Il est disponible chez votre libraire, dans votre médiathèque ou sur Internet.
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