Comprendre l’autoflagellation psychologique : pourquoi se critique-t-on sans cesse ?
Vous êtes-vous déjà surpris à ruminer, encore et encore, vos erreurs passées ? À vous répéter en boucle des phrases du type :
« Je n’aurais pas dû dire ça… »
« Pourquoi ai-je encore raté ? »
« Je ne suis vraiment pas à la hauteur… »
Cette petite voix intérieure, souvent plus dure que n’importe quel adversaire extérieur, est le visage de ce que l’on appelle l’autoflagellation psychologique.
Il ne s’agit pas simplement d’être exigeant avec soi-même. Être exigeant, c’est se fixer des objectifs élevés, se dépasser, apprendre. L’autoflagellation, elle, va plus loin : c’est se punir intérieurement, se juger sans fin, se rabaisser au point d’éroder peu à peu son estime de soi.
Qu’est-ce que l’autoflagellation intérieure ?
L’autoflagellation est une auto-agression invisible. Contrairement à une critique constructive, elle n’ouvre pas la porte au progrès : elle enferme.
C’est cette tendance à :
ressasser ses échecs, même mineurs ;
minimiser ses réussites ;
comparer sans cesse avec les autres ;
se traiter intérieurement de manière qu’on n’oserait jamais utiliser envers un proche.
Cette voix intérieure est comme un juge implacable, sans compassion, toujours prompt à condamner.
Les causes invisibles : éducation, perfectionnisme, peur de l’échec
Les origines de l’autoflagellation sont multiples :
Une éducation stricte
Dans certaines familles, l’amour et la reconnaissance semblent conditionnés aux résultats. « Sois sage et tu seras aimé. Ramène de bonnes notes et tu seras félicité. »
L’enfant comprend alors que la valeur dépend de la performance, et non de l’être.
Le perfectionnisme
Chercher l’excellence peut être stimulant… jusqu’au moment où cela devient tyrannique. Le perfectionniste n’a pas droit à l’erreur. Or, dans la vie réelle, l’erreur est inévitable.
La peur de l’échec et du jugement
Un rejet, une humiliation passée, un souvenir d’avoir été moqué… Tout cela peut créer une hyper-vigilance intérieure.
Les conséquences sur le corps et l’esprit
L’autoflagellation est une violence invisible mais réelle. Le corps ne fait pas la différence entre une attaque extérieure et une attaque intérieure.
Corps : tensions musculaires, migraines, insomnies, digestion perturbée.
Esprit : baisse d’énergie, sentiment d’infériorité, anxiété diffuse.
À long terme, elle peut mener au burn-out ou à la dépression.
La première étape : prendre conscience du mécanisme
La plupart des gens vivent avec cette voix sans même en être conscients. La première clé est donc de l’observer. Comme si vous mettiez en pause un film et décidiez de lire les sous-titres de vos pensées.
Métaphore hypnotique : Imaginez que vous portiez depuis toujours un sac rempli de pierres. Chaque pierre correspond à une critique, un jugement, une autocondamnation. Vous marchez courbé, fatigué, croyant que ce poids fait partie de vous. Puis, un jour, vous découvrez que ce sac est détachable. Vous pouvez l’ouvrir, observer les pierres, et décider lesquelles jeter. Prendre conscience, c’est déjà alléger sa marche.
👉 Dans le prochain épisode, nous verrons pourquoi votre cerveau adore vous critiquer…